UN VOYAGE EN EGYPTE
MARS 2017
JOURNAL DE VOYAGE
Je me décide à faire un journal car ce voyage mérite de garder en mémoire quelques uns des aspects pratiques ainsi que des émotions qui ont été les nôtres pendant ces 12 jours.
Il y a plus d’un an qu’avec Pierre et Françoise Vallet, nous rêvions d’une croisière sur le Nil. Plusieurs raisons nous avaient détourné de ce projet dans les années passées.
D’abord, la cohue des touristes à la belle époque des années 80 à 2000.
Puis les guerres, les printemps arabes, les révolutions, l’état islamique et j’en passe, ont contribué à créer un désert touristique qui a mis à plat une partie de l’économie de ce pays.
Il nous a semblé qu’en 2017, les conditions étaient à peu près réunies pour pallier à ces deux obstacles. Nous verrons dans les prochains jours si nous avons eu le bon flair.
Comment s’y prendre pour visiter l’Egypte et son passé quand on n’y connait rien? Internet bien sur est le premier réflexe et nous permet d’éliminer d’emblée les croisières sur les grands bateaux, surchargés de bruit et de touristes (aujourd’hui essentiellement chinois.)
Nous optons pour un tour opérateur français basé à Paris: “Terres de Charme” qui peut nous organiser un tour d’une 10aine de jours avec guide francophone et croisière de 4 nuits sur bateau privé. C’est à peine plus cher que les tours traditionnels et on peut vraiment nous faire du “sur mesure”. C’est exactement ce que l’on cherche.
Pour “entrer “ dans la culture et l’histoire de l’Egypte il vaut mieux s’y préparer à l’avance. C’est complexe et il faut d’emblée perdre tout espoir de se mettre en mémoire les XXX dynasties qui s’étendent sur plus de 2500 ans avant JC. J’ai choisi de lire (un peu entre les lignes je l’avoue) la très complète histoire de l’Egypte ancienne par Nicolas Grimal, un must en la matière. Pas question non plus d’essayer de déchiffrer le moindre hiéroglyphe. En revanche une bonne étude de la cosmogonie égyptienne et de l’enchevêtrement de leurs dieux et déesses n’est pas inutile si l’on veut comprendre quelque chose aux bas reliefs et sculptures qui décorent tous les temples des dieux et les tombes des rois, des reines et des dignitaires.
Lundi 13 Mars : LE CAIRE
Comme toujours la transition entre Paris et le Caire est trop rapide et nous voilà déjà nuitamment plongés dans la circulation de cette invraisemblable métropole, en route pour Gizeh et le fameux hôtel “Mena-House” au pied des pyramides. Je vois déjà Mortimer sur son cheval quittant l’hôtel pour rejoindre le Mastaba et le Professeur Grossgrabenstein (voir Blake & Mortimer “le Mystère de la Grande Pyramide”). La première impression du Caire , sur le boulevard périphérique, est celle de grands immeubles où seules quelques lumières d’appartements brillent ça ou là, comme béants au milieu d’immenses façades obscures et sans vie: où donc se loge cette immense population de 19 millions d’habitants?
Puis c’est la chambre d’hôtel avec le choc de découvrir que notre balcon est surplombé par la grande pyramide de Kheops toute illuminée et qui n’est pas à plus de 200m . On a beau l’avoir vu sur mille dépliants depuis qu’on est à l’école, il faut bien l’avouer : ça a de la gueule et ça fait un choc!
Mardi 14 Mars: LE CAIRE
Ce matin, Ashraf nous amène visiter le Caire en taxi.
On sait déjà que le Caire, avec ses 90 millions d’habitants est un foutoir permanent, mais il faut se trouver “en live” au milieu de la circulation pour comprendre le truc ! C'est une expérience tout à fait intéressante…Seul un égyptien né au Caire est capable de passer sans anicroche et sans clignotant de l’extrême file de droite à la 6em file de gauche, chapeau!
La gageure ce matin est de tenter de visiter le musée du Caire en 3 heures. Survol impossible à réaliser sans l’aide de l’excellent guide Ashraf qui connaît son sujet sur le bout des doigts. Il choisit sans coup férir, les quelques pièces à na pas rater dans chaque salle. Il serait complètement impossible, dans le temps qui nous est imparti, de s’arrêter sur chaque objet ou statue quelle que soit sa beauté. Les moments forts, sont, bien sur, l’étage de Toutankhamon avec les multiples sarcophages et également, la salle des momies. On reste ébahi en regardant les “vraies” momies parfaitement conservées de Séthi 1er, Ramsès II et autre Hashpsout
L’après midi est consacrée à la visite du plateau de Gizeh, c’est à dire les fameuses pyramides et le Sphinx. La aussi, même sentiment : on a vu depuis notre enfance des centaines de photos et commentaires sur ces traces uniques du passé des hommes. Mais Pierre et moi sommes d’accord pour reconnaître que rien ne remplace la déambulation autour des ces géants. C’est tout simplement inconcevable et au delà des mots .
La visite de la chambre funéraire est d’avantage une épreuve physique et une simple curiosité car le tombeau de Kheops est vide et la salle non décorée.
En revanche, la visite de “la barque funéraire de Kheops” entièrement reconstruite vaut le détour. Dommage qu’il ait fallu, pour la laisser sur le site où elle a été trouvée, l’enfermer dans un bâtiment moderne accolé au flan de la pyramide
et à vrai dire tout à fait disgracieux.
Mercredi 15 Mars: LOUXOR
Journée de transition sans grand intérêt entre le Caire et Louxor où Mohamed, notre nouveau guide vient nous chercher pour nous conduire à l’hôtel Windsor Palace, reste de la colonisation anglaise, délicieusement désuet et décadent, mais il faut le dire aux jardins magnifiques.
Visite au coucher du soleil du temple de Louxor (Aménophis III, -1400JC). C’est notre premier contact réel avec l’art élaboré des temples égyptiens, les litanies hiéroglyphiques, les bas-reliefs et les sculptures. Il faudrait des jours et la présence d’égyptologues confirmés pour entrer dans le détail des merveilles qui s’étalent sous nos yeux ahuris.
Ce temple dédié au dieu Amon est parfaitement conservé et sa visite sous les éclairages nocturnes vaut le coup d’œil. On note bien sur dès l’entrée, l’absence du 2em obélisque qui trône aujourd’hui place de la Concorde.
Ballade dans le début de l’allée des Sphinx qui prolonge l’entrée du temple et qui est censée se continuer pendant 3 km jusqu’au temple de Karnak. Chantier “pharaonique”…
Déambulation en calèche dans les rues de Louxor et dîner dans un restaurant “Égyptien” recommandé comme le meilleur par le guide du routard, et qui nous laisse rêveurs…Retour à l’hôtel dans la calèche qui nous a attendu et qui nous compte, bien entendu 3 fois le prix convenu. Toute honte bue de nous être laissés avoir, nous transigeons à 2 fois.
Jeudi 16 Mars : LOUXOR
C’est la journée des visites avec Mohamed.
D’abord, à tout seigneur tout honneur: le joyau de l’Egypte: les tombeaux de la vallée des Rois. On a en eu les oreilles rebattues mais encore une fois, il faut y être pour en appréhender l’énormité. Je ne vais pas ici, me substituer à un quelconque guide touristique qui fait ça 100 fois mieux, mais juste donner quelques impressions à chaud. Imaginons une vallée en plein désert, dont les deux parois peines de collines seraient truffées de trous pour y creuser les tombes de plus d’une centaine de Pharaons.
Il faut bien entendu y entrer dans ces tombes et même si les pillards n’ont quasiment rien laissé, il faut se régaler de la contemplation des murs, des plafonds et des couleurs, oui des couleurs, souvent quasiment intactes après tant de siècles.
Trois tombes à choix sont comprises dans le ticket de visite (nous avons , un peu au hasard, choisi les tombes de Touthmôsis III, Ramsès III et Ramsès IV. Toutes se valent à peu près, même si un bon 30% des surfaces des bas-reliefs et des plafonds ont été martelées ou détruites par le temps.
Mais, si l’on est pressé, une seule tombe mérite à elle seule le déplacement en Egypte, c’est celle de Séthi 1er. Certes, dans le but de limiter le nombre de visites et de préserver ce joyau, il faut payer pour cette seule tombe, un extra de 55€ par personne (il y a quelques années c’était 200€) mais aucun de nous ne l’a regretté, loin de là. Les adjectifs sont impuissants à décrire la stupéfaction puis le ravissement qui se sont emparés de notre trio à la contemplation de tant de merveilles (où l’esthétique le dispute à la perfection de l’exécution), forts bien mises en valeur d’ailleurs par des éclairages rasants des murs faisant ressortir toutes les ombres.
Pour nous, une des merveilles du monde.
Si le trésor de Toutankhamon, petit pharaon obscur, mort à 20 ans, a fait un tel tabac et a révélé de telles richesses, qu’aurions nous dit de la tombe de Séthi 1er si elle avait pu être découverte intacte? Impensable…
Après tant d’émotions, Mohamed conduit 3 affamés dans une petite auberge absolument charmante de la rive Ouest, appartenant à notre tour opérator “Terres de Charme”. Que ne nous ont-ils proposé de nous héberger là plutôt que dans ce Windsor Palace anonyme et international.
Mais je garde précieusement en mémoire les coordonnées pour un prochain et probable séjour ultérieur.
Une vieille maison égyptienne, entièrement rénovée, des chambres avec petites terrasses ombragées
adorables, repas très corrects. Renseignement pris, la plus belle chambre double avec terrasse n’excéderait pas 50€ par jour (repas en sus évidemment) :
Le lunch est malheureusement avalé en vitesse, car plusieurs visites sont encore au programme cet après-midi: visite de deux tombes de la vallée des reines (j’ai oublié le nom de ces dames…non, ce n’est pas de la misogynie!), décorées dans le même style que celles des pharaons, bien sur en beaucoup moins vaste et moins impressionnant.
Visite rapide également au village des artisans, auteurs méritants des merveilles que nous venons de voir. Leur village n’est plus que ruines à 80 cm du sol, mais leurs tombes sont intéressantes en ce sens que, pendant leur temps de libre, les maîtres artisans ont peint des scènes de tous les jours: les enfants, les champs etc.. qui nous reposent un peu des sempiternels dieux: Isis, Osiris et autre Horus.
Vendredi 17 Mars: LOUXOR
Cette journée a été rajoutée à notre programme qui ne prévoyait au départ qu’une seule journée à Louxor. Nous avons convenu avec le guide une extension vers le nord de Louxor (140km environ) pour visiter les deux fameux temples de Denderah et Abydos. Terre de charme était hésitant à nous accorder cette escapade en raison des risques pour la sécurité. D’après notre guide Mohamed, cet argument ne tient pas. Nous avons toutefois pu constater que tout le long de notre parcours, des voitures de police (ou armée) se relayaient discrètement devant ou derrière notre véhicule…Nous comprenons, bien sur, le souci des autorités égyptiennes d’éviter absolument le moindre incident pour ne pas compromettre le “frémissement” du retour des touristes dans leur pays.
De fait, la ballade vaut le coup. D’abord parce que le chauffeur a choisi de nous faire traverser la litanie des petits villages qui s’échelonnent entre Louxor et Denderah et qui nous permet de voir un peu à quoi ressemble le cœur agricole de l’Egypte d’aujourd’hui.
Françoise et moi qui avons connu l’Afrique maghrébine dans les années 50, constatons, un peu désabusés, que le temps semble avoir passé sur ces villages sans laisser la moindre trace sur le mode de vie des habitants; que ce soit sur le plan de l’habitat, du vestimentaire, des odeurs, des moyens de circulation (ânes, charrettes, Peugeot des années 60..) rien ne semble avoir bougé.
Seul le téléphone portable, anachronique, coince de façon pratique sous le voile, vient nous rappeler que quelque chose d’inéluctable et de complètement nouveau tend à rapprocher les habitants de cette planète: la “communication” changera peut être radicalement le monde que nous avons encore sous les yeux.
Qu’on s’en réjouisse ou qu’on le déplore, c’est un fait incontestable et qui est sans retour.
Et puis ces deux temples sont magnifiques. Le premier à Abydos, construit sous Séthi 1er (-1400 JC) est consacré au Dieu Osiris; le 2em à Denderah , construit 12 siècles plus tard !! (sous les Ptolémée) est consacré à la déesse Athor. On reste frappé tant par les similitudes architecturales que par l’immuabilité des thèmes religieux et la manière artistique de les représenter. Pourrait-on imaginer en Italie ou en Gaulle un tel immobilisme pendant 1200 ans !
Puis c’est le chemin du retour vers Louxor, cette fois beaucoup plus rapide mais ô combien moins pittoresque, par “l’autoroute du désert”.
Retour dans notre monde par un dîner au restaurant bien bourgeois et bien classique de l’Hôtel Windsor.
Samedi 18 mars: LOUXOR-EDFOU
Avant de quitter Louxor, il reste la visite du “gros morceau” du gâteau Égyptien, la star des stars: “LE TEMPLE DE KARNAK”. Tout a été dit sur ce temple et je n’ai personnellement qu’une remarque à faire:
Ainsi que j’ai déjà pu le vérifier à chaque fois lors de mes nombreux voyages: aucun documentaire, aucune image (qu’elle soit en 3D en holographie ou en je ne sais quel moyen futuriste de voyager), ne pourra remplacer la sensation vécue “en live” de se retrouver dans un temple de cette dimension, témoin éternel de cette “folie” religieuse qui ont animé un jour les hommes dont nous sommes issus. Que l’on accepte ou non les religions, elles nous auront au moins laissé “ça”.
Le reste de cette journée s’avèrera être un peu inutile car notre croisière en bateau ne part pas de Louxor mais d’Edfou, soit 110 km plus au sud par une route inintéressante en voiture. Bien sur, le temple d’Edfou, proche du débarcadère vaut le déplacement. Comme le temple de Denderah, il a été lui aussi construit seulement 200 ans avant JC et se trouve dans un état de conservation remarquable car très longtemps enfoui sous les sables (désensablé “récemment” par Mariette.) Il est
consacré essentiellement au Dieu Horus et il y a de très belles scènes, malheureusement déjà bien “martelées”, décrivant en particulier son assassinat par le Dieu Seth, le “méchant” parmi les Dieux égyptiens.
Mais la vraie cerise sur le gâteau du jour, c’est l’installation sur notre “Sandal” le bateau sur lequel nous allons naviguer ces 3 prochains jours.
C’est une embarcation d’environ 14 m de long, équipé de 2 mats avec 2 voiles latines. Le tout est fort lourd et dépasse les 20 tonnes! Cette embarcation servait autrefois au transport des lourdes pierres des carrières du sud vers le Nord. Il est équipé de 3 cabines avec salle de bains; pas de luxe mais confortable. Le pont très plat, est bien aménagé avec table à manger bien abritée du soleil, fauteuils, chaises longues et sofas bien disposés. Le Wi-fi, un peu poussif a au moins le mérite d’exister.
Ces bateaux n’ont pas de moteur et sont tous tributaires d’un petit remorqueur qui essaie de se faire discret en se tenant à distance mais qui accourt au moindre signe, que ce soit pour les manœuvres de port ou le remorquage quand le vent nous trahit.
Quant à l’équipage, là c’est le luxe: 2 marins + le mousse, un cuisinier et Mundy, le chef de bord, au total 5 hommes pour s’occuper de nos 3 modestes personnes….
Nous en avons la preuve immédiate au dîner qui nous est servi et qui pourrait nourrir, sans exagération, 8 passagers! Plus des deux tiers repartent donc intouchés dans les cuisines…A la santé de l’équipage !
Au crépuscule, le petit remorqueur nous fait sortir d’Edfou et nous amarre à peu de distance de la ville, sur une île, histoire de nous faire passer une nuit dans le silence le plus complet.
Dimanche 19 , Lundi 20 et Mardi 21 mars: LA CROISIERE
Le petit déjeuner est servi sur le pont et c’est le départ de la croisière qui va nous conduire à Assouan, 155Km plus au sud, distance que nous sommes censés effectuer en 3 jours ½, soit environ 40 à 45 km/jour.
Les trois quart du temps, le vent souffle du Nord, Nord-Est et la remontée du Nil va donc se faire aux allures portantes, ce qui convient tout à fait à ces “mauvais” voiliers, qui remontent très mal au vent.
Ce matin, la brise est belle et nous glissons silencieusement et avec délice, le long des berges du Nil sous voile avant seule.
Il s’agit de gréements anciens que nous ne voyons guère plus chez nous, et que seuls des Égyptiens savent manier. Quant à la barre, le safran est si énorme et lourd, que, pour le faire bouger, il y faut l’appui de tout le corps arque-bouté sur le pont. Je n’ai pas l’intention de m’y coller…
Non, nous sommes là , toute honte bue, pour buller et nous faire transporter et dorloter pendant 3 jours tels des sacs de sable…
Et c’est bien ce que nous ne mettons pas plus de 5 mn à comprendre. Un rythme “égyptien” tout en “contemplation” s’installe à bord, qui avec un livre, qui rêvassant, qui contemplant les rives mollement avachi sur les sofas du pont.
Ah! ces fameuses rives du Nil, d’un vert soutenu par une végétation exubérante. Sur ces berges, le palmier est roi et représente la base du
paysage Nilien (on dit “Nilien?). Les palmeraies alternent avec les manguiers, les champs de bananiers, et de temps à autre, des champs de céréales.
Tous les 5 à 10 km, une station de pompage assure l’irrigation d’un secteur. Les villages et habitations sont bien souvent cachés de l’autre côté de la végétation, et à aucun moment, nous n’aurons la moindre sensation de grouillement de la population.
Mais où sont donc ces 90 millions d’Égyptiens? Au Caire sans doute…
Et les heures et les jours glissent comme nous sur ce fleuve magique car réellement, même si c’est une banalité de le dire encore et encore, le “temps” ici a changé de paramètre. Je suis envahi par cette sensation de lenteur, de certitude simple, qui contraste tant avec le vertige et le virtuel du monde dans lequel nous vivons.
Cette vibration du “temps” doit être bien réelle le long de ces rives, sinon, comment expliquer le mode de vie immuable des habitants des villages que nous visitons ici ou là ?
A 40 km d’Assouan, notre bateau s’arête pour le passage “obligé” : le temple de Kom Ombo majestueusement planté sur le bord du Nil. Notre guide Mohammed nous attend sur le quai pour la visite commentée.
Ce temple qui date “seulement” de l’époque gréco-romaine (Ptolémaïque) est de conception binaire: consacré symétriquement au dieu Horus d’une part et au dieu Sobek le dieu crocodile (dieu de la fertilité), d’autre part . Pas d’allée centrale comme pour tous les temples mais deux allées parallèles, une pour chaque dieu. Au fond du temple, un “centre médical” dédié au grand savant Imhotep avec des bas reliefs
impressionnants représentant quelques instruments chirurgicaux de l’antiquité égyptienne.
Ce soir, le bateau accoste quelques km avant Assouan dont nous apercevons au loin les lumières et le fameux pont suspendu.
Mercredi 22 Mars: ASSOUAN
Un dernier petit déjeuner à bord, encore quelques km sur le Nil et nous voici amarrés en face de l’hôtel Mövenpick à Assouan, terme de notre croisière et également de notre périple égyptien. Nous aurions tellement voulu séjourner au mythique hôtel “Old Cataracte” mais il était réservé dans sa totalité pour un mariage de very V.I.P…
Après installation à l’hôtel, dans l’île éléphantine, départ en bateau avec Mohamed dans l’île de Philae, de l’autre côté du barrage d’Assouan, pour visiter le fameux temple entièrement “déplacé” pierre par pierre, sur le sommet de cette île pour le préserver de son engloutissement lors de la construction du grand barrage d’Assouan et la création du lac Nasser (numérotation des 40’000 blocs un par un pour les remonter 13 mètres plus haut sur l’île aménagée et aplanie à cet effet).
Ce temple, consacré à la déesse Isis fut commencé pendant la XXX ème dynastie et achevé par l’empereur Trajan (grand kiosque de Trajan achevé en l’an 100 par les Ptolémée). Une vraie merveille !
Le reste de la journée se passe à déambuler au hasard dans les souks colorés d’Assouan et à faire provision d’épices qui embaument toutes les rues.
Jeudi 23 mars: ASSOUAN
Dernière visite ce matin : le temple de Kalabsha sur la rive gauche du Nil. En fait, il se trouve carrément sur une île émergeant du lac Nasser et c’est le premier temple à avoir été déplacé 20 km plus au sud.
par les Allemands en 1963, Il est essentiellement consacré au dieu Mandoulis (oiseau à tête humaine, dieu de la fertilité) ; à côté, le temple de Ramsès II et le kiosque de Kertassi (un peu comme le kiosque de Trajan sur l’île de Philae) avec ses colonnes à tête hathoriques (tête de la déesse vache).
C’est une visite impressionnante car nous sommes les seuls touristes (!!) à être venus jusque là, et tout autour de nous, l’immensité du lac Nasser, qui nous fait regretter ne ne pas poursuivre par la remontée du lac en bateau jusqu’à Abou Simbel : petite erreur de programmation de notre voyage que je me promets de corriger dans un proche avenir..
Pas grand chose à faire à Assouan dans l’après midi. Nous visitons mollement l’immense église copte, assez basique malgré ses 2 tours qui prétendent attaquer le ciel bleu d’Assouan.
Ainsi s’achève cet impressionnant séjour égyptien dont je ne sais ce qui nous aura marqué le plus, de l’impensable conservation d’une civilisation hors du commun ou des ineffables moments de rêverie le long des berges du Nil.
On a toujours envie de revenir sur les lieux où l’on s’est senti si bien. Les hasards de la vie nous en redonneront-ils l’occasion ?
André Sacoun